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Frédéric Fromentin
11 juin 2019

358

Temps de lecture : 4 mn

La jeunesse s’active
La petite reine au royaume de l’humanisme

Petite devinette : quel est le point commun entre un élève de 4e, la petite reine, un demandeur d’asile et le développement durable ? Réponse : la Maison Familiale Rurale de Barbaste.

#Concours #Jeunesse #LotEtGaronne

Mouvement associatif familial ancré dans les territoires et dans le tissu social, économique et culturel mais aussi mouvement éducatif, les Maisons familiales rurales sont le fruit d’une expérience.

Une expérience menée en 1935 dans un village du Lot-et-Garonne par quelques agriculteurs syndicalistes afin de proposer une formation adaptée aux besoins de leurs enfants et de leur métier. Ce que ne permettait pas le système scolaire classique. La première Maison familiale a ainsi vu le jour en 1937. Dans les années 1950, les MFR se multiplient et s’engagent sur la voie d’une pédagogie novatrice valorisant l’alternance scolaire, ce qui n’est pas toujours vu d’un bon œil à cette époque.

Malgré tout, ce modèle essaime dans le monde paysan et, en 1984, les lois sur l’enseignement agricole reconnaissent leurs choix associatifs et pédagogiques. À partir de là, le modèle va pouvoir être élargi au secteur de l’artisanat, du commerce, des services à la personne et dans de nombreux métiers en ouvrant des centres de formation d’apprentis en relation avec les conseils régionaux.

Créées dans la perspective de « donner la chance de réussir » aux jeunes, les MFR ont pour fondations la découverte et l’appréhension des notions importantes telles l’humanisme, la solidarité, la citoyenneté, l’environnement et le développement durable.
Héritière de cet esprit, la MFR Barbaste est une école pour jeunes en alternance de la 4e au Bac, en formation professionnelle. Cela fait maintenant un demi-siècle qu’elle œuvre avec les acteurs socio-économiques proches et s’investit concrètement dans le milieu local et professionnel. Association type loi 1901, elle est constituée de familles et de professionnels investis dans la formation des jeunes et par le développement de leur propre région.

Un projet construit de toutes pièces

Et c’est dans ce contexte qu’est né le projet « Le vélo comme lien entre les jeunes de la MFR et des demandeurs d’asile du C.A.D.A ». Initié avec une quarantaine de jeunes de 4e et de 3e de la MFR, ce projet vise de multiples objectifs en concordance avec l’esprit des lieux.

Tout commence par l’aspect humain : mettre sur pied une action favorisant la mise en relation de jeunes demandeurs d’asile avec des adolescents et des acteurs du même territoire afin de favoriser le lien social et de sensibiliser les adolescents à l’accueil des personnes étrangères, de culture différente.
Pour cela, les responsables du projet ont rencontré les responsables du centre d’accueil des demandeurs d’asile de Nérac ainsi que les jeunes demandeurs d’asile.
C’est le vélo qui allait être le vecteur de ce lien social. Ce qui amène au deuxième aspect de ce projet : le développement durable. Plutôt que d’utiliser des vélos en état de rouler, les élèves ont fait connaître leur projet afin de récupérer des vélos en fin de vie, ou destinés à être jeté, pour les remettre en état et leur offrir une deuxième vie. Avec une vingtaine de vélos ainsi récoltée, les élèves ont pu en remettre huit en état et en ont profité pour échanger leur savoir-faire.

Les vélos sont remis en état par les élèves. Un travail qui a renforcé les liens
© MFR Barbaste

Sur les routes du Lot-et-Garonne

Le parc de vélo constitué, la seconde étape du projet a pu s’enclencher. L’une des valeurs fortes des MFR est l’interaction avec le territoire. Il n’est dès lors pas étonnant que le projet se soit engagé sur les routes du Lot-et-Garonne. Après avoir élaboré un itinéraire de découverte du département, les jeunes ont enfourché leur monture retapée et se sont lancés pendant plusieurs jours sur les sentiers de leur territoire afin de mieux le connaitre et d’en devenir les ambassadeurs. Si cette première virée n’a pas pu se faire avec de jeunes demandeurs d’asile, le but final de l’opération est bien de les associer à ces séjours.
Ce qui sera chose faite début juin puisque, le 27 mai, plusieurs personnes du CADA viendront à la MFR Barbaste afin d’y réparer des vélos avec les collégiens. Vélos qui serviront ensuite à réaliser, du 11 au 14 juin, un séjour découverte auquel participeront de jeunes demandeurs d’asile du CADA de Nérac. Cette initiative permet non seulement d’initier « les jeunes à un comportement responsable vis-à-vis de l’accueil de personnes étrangères, d’humains » mais aussi de faire découvrir leur territoire rural et le tourisme à vélo, tout cela dans une démarche qui s’inscrit dans le développement écologique.

Juste retour des choses, grâce à son initiative multi-facettes où l’humain, le savoir-faire, le développement durable et le territoire sont mis en valeur, le projet de la MFR Barbaste a été désigné « Coup de cœur » de l’appel à projet jeune MSA/MFR 2019. Et comme à la MFR tout part de l’humain pour y revenir, à l’issue du séjour, les vélos réparés seront offerts au CADA afin de favoriser la mobilité de ses résidents.

Au sommaire du dossier

  • Sur la piste de la crème des éleveurs
  • La petite reine au royaume de l’humanisme
  • Être une jeune femme en milieu rural
  • Projets : les jeunes aussi sont des adultes
  • Chloé Deschamps

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