
3 questions à…
Chloé Deschamps
Conseillère nationale en prévention, elle est en charge de l’enseignement agricole et de la filière hippique.
La nouvelle convention nationale pour l’intégration de la santé-sécurité au travail (SST) dans l’enseignement agricole a été signée en septembre 2018 entre la CCMSA, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et le ministère du Travail, pour cinq ans. Décryptage.
Quel est l’objectif principal de cette convention ?
Dans la politique de prévention de la MSA pour la filière agricole, on se rend compte que cette culture doit commencer dès l’enseignement. L’objectif est donc de faire en sorte que la santé-sécurité au travail soit présente dès la formation des futurs professionnels du monde agricole. Cela passe par les enseignants, les élèves, ainsi que par les maîtres de stage et d’apprentissage qui doivent accueillir les étudiants dans de bonnes conditions.
Quels en sont les grands axes ?
Former le personnel des établissements, augmenter la sensibilisation des maîtres de stage et d’apprentissage, co-élaborer des outils pédagogiques, mieux prendre en compte l’éducation aux risques. Nous souhaitons que des challenges prévention dans les écoles perdurent, en prenant exemple sur le modèle des trophées prévention jeunes par exemple. Certaines MSA sont d’ailleurs de fidèles organisatrices de ce type de challenge !
Pour cela, il existe un dispositif financier pour venir appuyer les MSA à développer ces actions ciblées. Ces axes institutionnels nationaux qui vont se décliner au niveau local pour être au plus proche des problématiques territoriales. Les MSA travaillent notamment avec la Draf* ou la Direccte* pour mettre en place des actions locales en reprenant les grandes priorités nationales.
Comment travaillez-vous à la mise en place des mesures phares ?
La convention met autour de la table des acteurs qui ont une vision commune et œuvrent au développement de la SST. Des groupes de travail ont été créés pour travailler sur les différents thèmes retenus avec des représentants des ministères, des maisons familiales rurales (MFR), de la Direccte, de la CCMSA et de la MSA, dont Mathieu Danguin, responsable de la prévention des risques professionnels à la MSA Ain-Rhône, et Mélanie Douillet, conseillère en prévention MSA Marne Ardennes Meuse. L’objectif est de définir des plans d’action.
Les comités de pilotage et technique, dont je fais partie ont pour but de produire des actions concrètes. L’intérêt est aussi de pouvoir échanger des données afin d’orienter les axes et mesures de prévention. Ce dont nous ne manquons pas à la MSA. Nous disposons notamment de toutes les données liées à l’accidentologie, qui sont très importantes. Ces chiffres nous permettent de se rendre compte que chez les jeunes, il y a beaucoup d’accidents de trajets. On pourrait ainsi mettre en place de la prévention routière.
*Direction régionale de l’agriculture et de la forêt.
*Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi.
L’enseignement agricole
♦ 2e dispositif d’éducation en France, sous la tutelle du ministère de l’agriculture.
♦ Plus de 211 000 élèves.
♦ 806 établissements scolaires, publiques et privés.
Parmi eux, on trouve les lycées agricoles, les maisons familiales rurales (MFR), les établissements d’enseignement et les centres de formation.
Chiffres : référentiel de l’enseignement agricole au 13 juillet 2018.