Concours d’élevage
À Fontannes, des élèves aux mains de maîtres (photos et vidéos)
Venues de toute l’Auvergne, des graines d’éleveurs se sont rencontrées au lycée agricole Brioude-Bonnefont de Fontannes, en Haute-Loire (43), pour la finale du concours de manipulation et contention des bovins. Organisée par la MSA, la journée a pour but de promouvoir les techniques d’approches des troupeaux en vue de réduire les risques d’accidents liés à leurs contacts.
En mode champions. Ils arrivent avec leur team. Un accompagnateur, un suppléant, et quelques supporters rejoignent rapidement la troupe. Dans l’arène, neuf élèves sélectionnés par leurs établissements scolaires respectifs ont participé au dernier carré de ce challenge d’élevage, le 21 mars dans le Brivadois. Quatre épreuves majeures attendaient les lycéens lors de ce rassemblement interdépartemental combinant compétition et prévention.
1 – Savoir faire le tri
Le rendez-vous est fixé à 9 heures dans l’immense cour du campus Bonnefont, niché sur les bords de l’Allier. Pendant que les participants effilent cottes et bottes, le jury, réuni en quorum dans une salle de classe, s’harmonise sur le règlement, le mode de notation et lance le concours. « Nous allons désigner de manière aléatoire différents animaux que les élèves devront repérer dans l’étable, grâce aux numéros présents sur les boucles d’oreilles, et manipuler durant le concours », indique Sébastien Paquet, responsable prévention des risques professionnels à la MSA Auvergne. Les concurrents tirent ensuite au sort les chiffres symbolisant les vaches qu’ils auront à manœuvrer et mettent le cap vers la stabulation du lycée.
Les premiers candidats à entrer dans les parcs détectent en un tour de mains les matricules des trois bovins qui leur sont attribués. Toute la difficulté est alors de les diriger vers un point donné. « Les vaches bougent beaucoup et sont un peu nerveuses lorsqu’elles se sentent coincées, souligne Lilian Thomas, élève de bac pro conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA). C’est dans ce genre de moment qu’il faut être prudent : glisser ou tomber au milieu de ces animaux imposants peut s’avérer très dangereux, prendre un mauvais coup ou se faire bousculer également. » C’est bien pour faire prendre conscience de ces risques aux futurs éleveurs que le concours a été créé par la MSA.
2 – Contention et traitement
Guidés à bout de bras par les jeunes candidats, les bovins prennent la direction d’un couloir de contention. L’objectif est d’y faire entrer les trois animaux et de leur administrer un traitement buccal au moyen d’un pistolet. « Ce n’est pas simple, il faut veiller à ne pas brusquer la vache et donc être efficace et rapide pour réaliser le soin », s’exclame Geoffrey Jouve, du lycée agricole George-Sand d’Yssingeaux. « Durant cet exercice, l’important est d’opérer en sécurité, souligne André Peyronnet, élu MSA Auvergne et membre du jury. Tous les éléments favorisant l’avancée des animaux (corridor de passage, barrière poussante, ndlr) doivent être pris en compte afin de limiter les aléas dans cette zone. Il s’agit de protéger la vache et la personne ». Les élèves travaillent ainsi leurs automatismes en œuvrant avec une posture adaptée (dos, épaules, poignets).
3 – Capture et attache
Pour la troisième épreuve, les lycéens coiffent leur chapeau de cowboy. Ils doivent concevoir un lasso artisanal à l’aide d’une longue corde et d’une perche puis attraper un animal désigné avant d’attacher celui-ci à un poteau. « Ce mouvement que nous jugeons a, là encore, pour but de mettre le bovin en sureté au moyen d’un dispositif anti-étranglement ou licol d’attache », précise Yves Favain, membre du jury et formateur en manipulation des animaux à l’Institut de l’élevage. Pour la plupart des adversaires auvergnats, cette étape est de loin la plus complexe du concours. « Néanmoins, cet apprentissage permet de responsabiliser les élèves sur les dangers qui les entourent au sein d’un élevage, et ils sont constants, notamment lorsqu’on approche les bovins », tient à rappeler Jean-Louis Flagel, élu MSA.
4 – Détache la vache
L’ultime manège des étudiants consiste à détacher l’animal. Le tout en s’assurant que ce dernier rejoigne bien le reste du troupeau avant de refermer l’enclos et ranger le matériel utilisé. Les élèves sont notés puis classés en fonction de leur temps de passage, leur comportement, leur jeu de mains, et particulièrement sur l’application des bons réflexes à avoir pour exercer leur activité. « Ces gestes en faveur de bien-être animal font parti du quotidien des agriculteurs, il est nécessaire pour les nouvelles générations de les intégrer le plus tôt possible pour éviter toutes imprudences, fait part Jean-François Besson, directeur du lycée agricole de Fontannes. Nous sommes en liens étroits avec les équipes de la MSA pour réaliser chaque année des actions santé de ce type. » Sur le plancher des vaches, passion et prévention font bon ménage.