Rhône
Mal-être :
réinvestir le terrain
Des professionnels et bénévoles du monde agricole ont participé à un temps d’échange sur la question du mal-être. Destinée aux personnes travaillant au contact d’exploitants en difficulté, cette action de sensibilisation est organisée par la cellule d’accompagnement du mal-être de la MSA Ain-Rhône.
Chambre d’agriculture, Solidarité Paysans, Crédit Agricole, Afocg (association de formation collective à la gestion à destination des agriculteurs)… Les quatre participants à cette première session post-confinement sont tous amenés à rencontrer des personnes en difficulté. Pendant environ 1 h 30 ce 23 juin, ils ont abordé avec le binôme d’assistantes sociales référentes à la MSA Ain Rhône, Julie Nicaise et Nathalie Déchelle, plusieurs questions comme le positionnement à adopter ou encore l’angoisse que peut engendrer le déconfinement pour les plus fragiles.
Lancée sur une demande du dispositif « Rebonds 69 » et initialement prévue en mars, elle vise ainsi à les préparer à réinvestir le terrain après plusieurs mois de crise. Une action menée dans le cadre de la cellule d’accompagnement du mal-être, composée de trois assistantes sociales et un infirmier en santé-sécurité au travail, à raison de deux ou trois rendez-vous par an. Des sessions qui tendent à se développer face à la demande.
Il est en effet important de toucher et former un maximum de personnes à ces questions. « Nous sommes très satisfaits car c’est la première fois que l’Afocg et le Crédit Agricole Centre-Est y participent, se réjouit Julie Nicaise. C’était intéressant pour nous de les rencontrer sous cette forme, d’avoir leur retour sur le fonctionnement de la cellule et leurs attentes sur cette question. On se rend compte que ceux qui interviennent au quotidien sur les exploitations ont un regard très différent de ceux qui, à l’inverse, reçoivent les personnes. La posture n’est pas la même selon l’organisme également. On a ouvert une petite porte, on a fait passer le message qu’il ne fallait hésiter à aborder la question, orienter les personnes… Il sera particulièrement intéressant de les recontacter par la suite pour voir comment ils s’en sont saisi. On s’est engagés auprès d’eux pour se revoir si possible après six mois afin d’avoir leur retour, s’il y a de nouvelles questions, s’ils ont rencontré de nouvelles situations et comment ils y ont répondu en lien avec les éléments qu’on a pu leur apporter. »
Réalisé à distance, contexte oblige, les deux professionnelles ont essayé de garder le plus possible un côté informel pour faciliter les discussions. « Après une première partie de présentation des données Insee et sur la création et le fonctionnement des cellules, on attaque le vif du sujet : qu’est-ce que le suicide, comment en parler, les mots tabous, les préjugés… Cette partie suscite en général beaucoup de questions et de réactions ; En visio, elles ont été moins fortes que d’habitude, mais certaines ont tout de même suscité débat, notamment lorsque les personnes partagent leur propre expérience. Leur principale préoccupation concerne les personnes très isolées, sans contact, peu connus ou pas accessibles pour diverses raisons : comment arriver à les « saisir » ? Ces interrogations restent prégnantes, voire plus avec la crise. C’est vraiment important pour nous de continuer d’être là. »
Pour prendre contact avec la cellule :
04 78 92 63 30
contact_mal_etre@ain-rhone.msa.fr