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Alexandre Roger
25 mars 2019

1 773

Temps de lecture : 6 mn

Les Semeurs du possible (1/2)
Luc et Blandine ont pris la clef des champs

L’association bourguignonne les Semeurs du possible aide les nouveaux agriculteurs lors de leur installation. Des espaces-tests leur permettent de se lancer dans l’aventure en minimisant les risques. Soutien humain et matériel, ainsi que lien étroit avec les acteurs locaux, font de la formule une réussite et un filet de sécurité pour accomplir le grand saut.

#Agriculture #EspaceTestAgricole #Installation

Le cocon juridique et social proposé par les Semeurs du possible a permis à Luc et Blandine Lecherf, un couple d’infatigables quinquagénaires, de se faire en quelques années une place au soleil dans le petit monde discret du champignon. « Notre chemin avec l’association a duré trois ans, de 2014 à 2017. »

Après plusieurs déménagements de leur activité, qui les ont conduits notamment à installer leur production dans d’anciens forts militaires de la région, ils ont fini par dénicher leur petit coin de paradis. L’année dernière, ils ont posé leurs valises et leurs ribambelles de spores dans une bâtisse grandiose de 500 ans nichée dans le hameau de Corcelotte-en-Montagne, à Saint-Mesmin, commune bourguignonne située à 35 km de Dijon. Elle témoigne de la grandeur d’une époque où la Bourgogne était le centre de l’Europe.

« C’est un endroit magique qui nous sert à la fois de lieu de production, de transformation, de commercialisation et d’accueil du public, avec la possibilité de faire des visites commentées et d’offrir de la restauration. C’est également notre lieu d’habitation. » Pour financer leur pouponnière à mycélium, ils ont vendu leur propre maison et engagé les économies d’une vie à deux.

Les Semeurs du possible (1/2)
Luc et Blandine ont pris la clef des champs
L’association bourguignonne les Semeurs du possible aide les nouveaux agriculteurs lors de leur installation. Des espaces-tests leur permettent de se lancer dans l’aventure en minimisant les risques. Soutien humain et matériel, ainsi que lien étroit avec les acteurs locaux, font de la formule une réussite et un filet de sécurité pour accomplir le grand saut.

#Agriculture #EspaceTestAgricole #Installation
Luc et Blandine Lecherf ont su se faire une place dans le monde du champignon.
© champignonnieredijon.fr

« Grâce à l’association, nous avons pu nous lancer dans notre projet sans tracasserie administrative mais surtout tester notre activité trois ans pour savoir si elle était viable… Nous avons pu prendre le temps de nous former au métier de champignonniste en situation réelle », explique en choeur ce couple très uni. L’un était directeur de CFA dans la région dijonnaise, l’autre podologue pour une société spécialisée dans la vente d’appareillage orthopédique. Des vies professionnelles climatisées et accomplies, situées aux antipodes des frisquets 12 degrés et de l’atmosphère humide et sombre de leur champignonnière : les conditions de température et d’hygrométrie idéales pour faire pousser pleurotes grises, roses ou jaunes, shiitakés et leur grande fierté : le champignon de Dijon. Une beauté blonde et froide aux qualités gustatives, d’après eux, bien supérieures à celles de son pâlichon cousin parisien. Question de terroir, comme pour le vin.

Une mutation professionnelle plutôt que géographique


« Nous venions de signer tous les deux des ruptures conventionnelles avec nos employeurs respectifs. On s’est dit qu’à plus de 50 ans, cela allait être compliqué de trouver un travail dans la région. À une mutation géographique, on a préféré une mutation professionnelle. Nous souhaitions créer une activité qui réponde à un besoin local. » Ils ont très vite envisagé la possibilité de produire et de commercialiser des champignons en Côte-d’Or.

« En vente directe, la concurrence était quasiment inexistante. On a creusé cette piste. » Ils ont alors entamé un tour de France des champignonnistes, petits et gros producteurs, jusqu’à taper à la porte des chercheurs de l’Inra de Bordeaux, mais aussi entrepris la visite des principaux musées du champignon. Avec en arrière-pensée la volonté d’ouvrir leur champignonnière au public, pour générer des revenus annexes. La rencontre décisive avec Laurence Laboutière, docteur en génétique du champignon, productrice depuis dix ans dans des espaces troglodytes et qui avait l’envie de transmettre ses connaissances et son savoir-faire, a fini de les convaincre. « Notre formatrice, qui nous a suivis tout au long de notre parcours d’installation, a toujours été vigilante à ce que nous fassions le minimum d’investissement pour notre projet car les marges sont réduites. »

L’appui des Semeurs du possible leur a permis de signer un Cape (contrat d’appui au projet d’entreprise) avec « Potentiel », une couveuse d’entreprises et d’exploitations agricoles qui a hébergé leur projet. « Ils nous ont apporté : l’hébergement juridique, la contractualisation à titre précaire avec une commune bourguignonne qui nous proposait des locaux, le service bancaire, les assurances, le versement des cotisations MSA, les outils et le contrôle de la comptabilité et une participation au financement de formations complémentaires. » Cette période de test grandeur nature leur a permis le maintien des allocations chômage, le temps de développer suffisamment l’entreprise pour qu’elle devienne autonome.

« On travaille de 12 à 14 heures par jour, 7 jours sur 7»

« Au départ, nos deux enfants étaient plus qu’étonnés, voire réservés et inquiets. Ils se sont vite rendu compte qu’on avait un très bon accueil du public. Qu’on parvenait, à chaque étape, à atteindre nos objectifs. Nous nous sommes lancés parce qu’on arrivait au moment de notre vie où ils devenaient autonomes et on pouvait penser un peu plus à nous. C’est une belle aventure mais ce n’est pas sans mal et pas sans travail car les champignons demandent beaucoup de temps. On travaille de 12 à 14 heures par jour, 7 jours sur 7. C’est aussi un métier très physique. On bosse dans le froid et dans l’obscurité avec des lampes frontales. Il faut être très réactif : ce produit n’attend pas, il doit être commercialisé dans les deux jours. Au bout de cinq ans, on commence seulement à y voir clair – avec une clientèle conséquente – mais c’est viable uniquement parce qu’on vend en direct au marché sous les halles de Dijon, dans des Amap, dans quelques restaurants et sur place. »

En 2013, Boris Assier et Gaëlle Verly nous ouvraient la porte de leur exploitation. Ils témoignaient à l’époque de leur projet d’installation en agriculture sur un lieu-test en Bourgogne. Avec leur franc-parler, ils évoquaient leurs doutes, leurs petits et grands bonheurs. Sans rien cacher des imprévus et des coups durs qui jalonnent forcément le chemin d’une nouvelle vie au champ quand on est un néo-agriculteur. Ils exprimaient dans nos colonnes leur gratitude pour l’appui décisif apporté par les Semeurs du possible, qui leur avait permis de se lancer : « Sans l’assistance de l’association, c’est sûr que l’on se serait cassé la gueule. Elle nous a aidés à trouver des fonds mais aussi un logement dans des délais vraiment courts. » Même si l’aventure de l’installation est tout sauf un long fleuve tranquille, le couple a su transformer l’essai et régale toujours, cinq ans après, de ses tomates, choux chinois, poivrons, concombres… bio les consommateurs bourguignons. Boris est lui-même devenu tuteur au sein des Semeurs pour aider une nouvelle génération d’agriculteurs à sortir de terre.

Pour en savoir plus


En 2013, Boris Assier témoignait de son projet d’installation en agriculture sur un lieu-test en Bourgogne…

Que sont-ils devenus ?

En 2013, Boris Assier et Gaëlle Verly nous ouvraient la porte de leur exploitation. Ils témoignaient à l’époque de leur projet d’installation en agriculture sur un lieu-test en Bourgogne. Avec leur franc-parler, ils évoquaient leurs doutes, leurs petits et grands bonheurs. Sans rien cacher des imprévus et des coups durs qui jalonnent forcément le chemin d’une nouvelle vie au champ quand on est un néo-agriculteur. Ils exprimaient dans nos colonnes leur gratitude pour l’appui décisif apporté par les Semeurs du possible, qui leur avait permis de se lancer : « Sans l’assistance de l’association, c’est sûr que l’on se serait cassé la gueule. Elle nous a aidés à trouver des fonds mais aussi un logement dans des délais vraiment courts. » Même si l’aventure de l’installation est tout sauf un long fleuve tranquille, le couple a su transformer l’essai et régale toujours, cinq ans après, de ses tomates, choux chinois, poivrons, concombres… bio les consommateurs bourguignons. Boris est lui-même devenu tuteur au sein des Semeurs pour aider une nouvelle génération d’agriculteurs à sortir de terre.

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