Passer le menu et aller au contenu
Le bulletin d’information de la MSA
  • Magazines
  • Newsletter
  • Agriculture
  • Protection sociale
  • Prévention
  • Développement local
  • Santé
  • Mutualisme
  • Services
  • Agriculture
  • Protection sociale
  • Prévention
  • Développement local
  • Santé
  • Mutualisme
  • Services

Fatima Souab
22 août 2022

96

Temps de lecture : 4 mn

Portrait d’un éleveur de Petit-Fayt
Un homme heureux

Jérôme Delmarle est à la tête d’une cinquantaine de vaches laitière. Installé en bio, cet éleveur ne cherche pas à s’agrandir, soucieux de maintenir un bon équilibre entre son métier, ses exigences et le bien-être qui résulte de la capacité à l’exercer dans de bonnes conditions. Cette passion de la terre qu’il a dans le sang ne doit pas lui brûler les doigts. Conscient de ce risque, il veille à ne verser dans aucun excès et à se ménager du temps pour lui et sa petite famille. Adhérent au service de remplacement Thiérache-Hainaut (SR TH) depuis qu’il a eu un accident de travail, il n’hésite pas à poser des congés de paternité pour assister à la naissance de chacun de ses trois enfants. Car l’arrivée d’un bébé ne se vit qu’une fois. Grâce à ce bon sens de bon aloi, l’homme semble couler des jours paisibles voire heureux.

#Agriculteurs #BienEtre #ElevageLaitier

Jérôme Delmarle n’hésite pas à faire appel au service de remplacement Thiérache-Hainaut.

Jérôme Delmarle, 41 ans, éleveur de vaches laitières, à Petit-Fayt, est un homme heureux ou simplement qui a les pieds sur terre, du haut de son 1 mètre 87. « C’est un très beau métier, répète-t-il. Mais il faut le vouloir. Car tout n’est pas toujours rose. » Sur sa petite exploitation de soixante hectares, il bichonne chaque jour seul ses cinquante vaches : des montbéliardes, des holstein, des flamandes et une vosgienne, une bête rustique de montagne, très robuste qui sait profiter de l’herbe mais qui ne donne pas beaucoup de lait. Qu’importe, quand on aime, on ne compte pas. « J’ai toujours voulu en avoir une. J’aime sa couleur, son aspect. Elle me plaît. » Et maintenant il en a une. La fierté est totale.

L’élégance de la vosgienne se voit à la pose de reine qu’elle prend devant l’appareil photo.

La première fois qu’il sollicite le service de remplacement Thiérache-Hainaut (SR TH), c’est lorsqu’il a le genou bloqué après une traite du soir et qu’il atterrit aux urgences tant la douleur était insupportable. Là il apprend qu’il va devoir laisser sa ferme entre les mains de quelqu’un d’autre. « Je vous garde, m’a annoncé le chirurgien, vous voyez l’anesthésiste ce soir et je vous opère demain matin. » Mais l’éleveur met vite des freins à ces ardeurs médicales. « Ben non, lui-a-t-il répondu. Je ne peux pas. Je suis agriculteur. J’ai des vaches à traire. »

Accident de travail

Réaction éberluée du médecin : « Vous êtes la première personne à me faire ça. » Jérôme Delmarle est retourné ensuite à l’exploitation, le temps d’organiser son remplacement. Il fait appel à son voisin, Ludovic Lacoche, un ancien éleveur. « C’est un ami. Il n’habite pas très loin d’ici. Il est venu prendre le relais. C’est de cette façon qu’il a intégré le service de remplacement comme agent. Trois jours après, je suis opéré et immobilisé pendant trois semaines. »

Dès le premier contact, le service de remplacement a tout fait pour lui faciliter la tâche : il s’est occupé de son adhésion et a rédigé un contrat de travail à Ludovic Lacoche pour toute la durée de l’arrêt maladie. Depuis, chaque fois qu’il a besoin d’être aidé, il sollicite le service de remplacement Thiérache-Hainaut, et c’est toujours son ami qui vient l’épauler car il connaît bien la ferme.

La question de la confiance

« Nous les petits exploitants, reconnaît-il, on a du mal à lâcher notre petite ferme. C’est très dur. On laisse tout : la maison, l’exploitation, nos bêtes. On ne laisse pas entrer n’importe qui. Quand on le fait, c’est qu’on a confiance. » Son amitié avec Ludovic a commencé sur les bancs de l’école. Tout s’explique.

Nous les petits exploitants, on a du mal à lâcher notre petite ferme… On ne laisse pas entrer n’importe qui. Quand on le fait, c’est qu’on a confiance. »

Papa de trois enfants, Hugo, deux ans, Lola, sept ans et Louna, deux mois, l’éleveur fait partie de cette génération qui pour rien au monde ne manquerait le moment fort de la naissance et entende profiter du congé de paternité pour fêter l’événement en famille. « On ne le vit qu’une fois. On ne pourra pas revenir en arrière. Le congé de paternité est un droit : il faut le prendre. Sinon ça ne sert à rien d’obtenir des droits. Après, quand on est exploitant, on ne décroche pas à 100 % ; on garde dans un petit coin de la tête les soucis de la ferme car il faut tout de même continuer à la gérer. Le remplaçant ne peut s’occuper de tout à notre place. »

La liberté d’exercer

Jérôme Delmarle est ainsi fait que chez lui tout semble provenir d’un savant jeu d’équilibre entre liberté et contrainte, entre plaisir et difficulté, entre réalisme et responsabilité. « Quand on s’installe dans le monde agricole, ce n’est caché à personne que la traite, c’est deux fois par jour et tous les jours. Quand on reprend une exploitation, on sait à quoi s’attendre. Celui qui considère que cela ne lui convient pas, il ne s’installe pas. On a la liberté de faire comme on veut, tout en gardant la contrainte de devoir le faire tous les jours et deux fois par jour. »

Cette lucidité imprègne sa vision du métier et guide ses pas. « Je veux rester à tailler humaine. Je ne cherche pas à m’agrandir car j’entends faire mon travail correctement plutôt que de ne plus y arriver parce que je me serais agrandi. Et si je m’en sors avec 50 vaches, pourquoi en traire 90 ou 100 ? Pourquoi en avoir autant quand on peut s’en sortir avec moins ? »

Au sommaire du dossier

  • Un jubilé et plein de projets
  • Recherche désespérément du personnel agricole
  • Un homme heureux
  • « Un tracteur dans le ventre »
  • L’appli qui sécurise le remplacement
  • Un agriculteur à grande échelle
  • « Nous permettons la continuité de la production agricole »

à découvrir

Agriculture

Hauts-de-France
Recherche désespérément du personnel agricole

Rencontre le 15 avril dernier avec Delphine Grimbert, directrice du service de remplacement Thiérache-Hainaut (SR TH),…

Prévention

Nouvelle-Aquitaine
La préparation du cavalier au cœur de la prévention

À l’occasion du Jumping international de Bordeaux, du 2 au 5 février au parc des expositions, les MSA de Nouvelle-Aquitaine…

Santé

Stratégie santé
Aider les populations agricoles et rurales

Afin de renforcer et mieux cibler son action, la MSA se dote d’une nouvelle stratégie santé pour la période 2022-2025.…

Prévention

MSA du Val de Loire
La prévention en force au Sival 2023 d'Angers

Du 17 au 19 janvier, toutes les équipes en santé et sécurité au travail des MSA du Val de Loire seront à pied d'œuvre au…

Le bulletin d’information de la MSA
msa.fr
  • Qui sommes-nous ?
  • Mentions légales
  • Gestion des cookies
  • Contact
  • © MSA